Thursday, 22 February 2007

Le panier de la menagere

Il parait qu'une immense majorite des francais se mefie des OGM et de leur impact a long terme sur la sante. Un reportage de Canal+, diffuse il y'a deux ans je crois et qui fait aujourd'hui le tour de la Toile, met en evidence certains de ces risques et l'attitude irresponsable des dirigeants politiques et de Monsanto, digne representant de tout ce que le capitalisme a de pire a offrir:



Et apres?
L'une des principales sources d'inquietude des ONG environnementales est le risque de dissemination des plantes transgeniques. Elles avancent qu'il est pratiquement impossible d'isoler parfaitement ces plantes genetiquement modifiees et que leur dissemination est inevitable.

Les faits semblent leur donner raison puisque les cas de dissemination d'OGM et de contamination de champs sont chaque annee plus nombreux dans le monde entier. La France n'y echappe pas, selon un rapport publie par Greenpeace, disponible ici.

Au supermarche
Aujourd'hui, l'etiquettage est obligatoire pour tout produit contenant plus de 0.9% de plantes genetiquement modifiees. De plus, les produits issus du soja, du mais ou du colza doivent imperativement etre etiquettes s'ils sont fabriques a partir d'OGM, quelque soit la quantite utilisee.
Cependant, la regle de l'etiquettage ne s'applique pas aux produits animaux ou issus des animaux : oeufs, produits laitiers ou n'importe quel plat prepare. Comme le dit Greenpeace : "Les OGM s'introduisent donc dans la chaîne alimentaire à l'insu du consommateur, qui n'a aucun moyen de savoir si le produit qu'il achète provient d'animaux nourris aux OGM, ce qui constitue un véritable déni du droit à l'information".

L'ONG a donc ecrit aux compagnies agro-alimentaires pour leur demander si elles avaient recours aux produits issus de la filiere OGM dans leur processus de production. Le resultat est assez effrayant.

A conserver avec soi au moment de remplir son caddie: Guide d'une alimentation sans OGM

5 comments:

Anonymous said...

Burp !
Et vous arrivez à vous y tenir, à Londres ?

Pierre said...

Y'a pas la liste pour Londres. C'est relou!

Pour le coup, on essaye d'acheter organic.....

Louise said...

J'avais regardé la vidéo quand Chrystelle (? suis plus sûre) avait mis le lien, ailleurs sur ce blog sauf erreur. Ce qui m'a donné quelques jours d'avance de réflexion, et me permet donc de ne pas être trop en retard.

Par rapport à ce danger exprimé dans la vidéo (moins d'enzymes), je n'avais pas été particulièrement surprise. Je m'explique: je vois pas bien en quoi le public peut être déstabilisé par le fait que l'organisme aie tendance à développer moins d'enzymes digestives lors de la consommation d'OGM. Cela me semblait évident, au même titre qu'une personne habituée à manger toujours la même chose aura moins d'enzymes également. Puisqu'on touche à la chaîne ADN avec démultiplication d'une même formule, infiniment et pour toutes les plantes d'une même espèces (alors que normalement il y a des variations, tout comme il y en a chez l'homme, un coup avec des yeux bleus, un coup vert, un coup brun, etc); alors il y a moins de diversité, donc moins de nécessité pour le corps humain de s'adapter.
Bon.
[ça se voit que je suis pas dans le scientifique, hein... Désolée; mais ce serait avec plaisir que j'en apprendrais plus, si un connaisseur venait à passer par là]
J'imaginais déjà sans peine qu'un homme mangeant toujours exactement la même sorte de pâte à tous les repas finisse avec une diversité d'enzyme très réduite. Il suffit de constater que les enfants nourris au sein par des mères qui mangeaient diversifier ont tendance à avoir moins de troubles gastriques, que les peuples habitués à manger épicé supportent sans problème, etc, etc.

Le "problème" du manque de diversité peut donc être résolu en mangeant différent souvent. Des OGM ok, mais des différents. Pas produit par les mêmes firmes, pas les mêmes chaînes génétiques, pas les mêmes aliments, pas toujours OGM, pas grandit dans le même type de terre, etc (on fait ici abstraction du fait que pour pouvoir effectivement manger varié il faut en avoir les moyens. cf. toute la discussion sur la mal-bouffe des pauvres et l'obesité accrue dans les couches de population moins aisée -genre tendance inverse qu'au Moyen-Age)





Ce qui m'a l'air beaucoup plus inquiétant, par contre, c'est les contaminations des champs bio-diversifiés par des champs OGM. Parce que ça pousse à l’éradication complète des diversités, et donc à une impossibilité de solution au premier problème (moins de diversité=moins de force au corps)

En fait il me semble qu'il faut poser le problème dans deux directions:

1/ -soit le cultivateur achète son grain de semence, par exemple chez Monsanto, Syngenta, Limagrain, etc. Et il faut espérer que ce semencier produise un minimum de bio-diversité (ce dont on peut douter, même au dehors du problème des OGM, qui ne sont alors qu'une extrêmité du problème de l'automatisation et des productions à grandes échelles)

2/ -soit le cultivateur arrête de croire les dires des semenciers comme quoi c'est pas bien, et il pratique la semence de son propre grain en effectuant la bonne vieille rotation (comme on a appris à l'école avec les serfs et l'utilisation des terres) et la petite technique de plantation encastrée (pour éviter les problèmes de "consanguinité" semblable à celle des hommes genre lignée royale fin de race).
Il économise des moyens financiers (il y plus à payer les semences), il contribue à la dépollution de son propre sol, il gagne à peu près 150 euros de plus par hectare, il évite des nuisances écologiques inutiles sur le sol avec lequel il aurait payé ses semences agrotoxiques.

C'est beau, hein, ce tableau? Mais c'est là qu'il y a un hic. Si les champs sont pollués par celui du voisin qui lui a des races OGM, et qu'on imagine que les gênes OGM sont dominants par rapport aux autres (je suppose, là je sais pas. Quelqu'un sait ce qu'il en est exactement à ce niveau-là??)... alors toute la technique de l'encastrement des races et des variétés sera complètement niquée.
Sur un long terme.

Il ne resterait alors plus qu'à créer des "échantillonnages" en milieu clos de variété biodiversifiée; par des firmes indépendantes des grands distributeurs cloneurs.

Après cet instant alarmiste (et dieu sait si je déteste l'alarmisme), je vous remercie, Chrys et Valium, pour le package des informations.

Pierre said...

Alarmiste?

Je pourrais difficilement te blamer puisque c'est une tendance a laquelle je cede assez facilement.

Je ne suis pas d'accord avec toi sur ton premier point lorsque tu dis : "je vois pas bien en quoi le public peut être déstabilisé par le fait que l'organisme aie tendance à développer moins d'enzymes digestives lors de la consommation d'OGM. Cela me semblait évident, au même titre qu'une personne habituée à manger toujours la même chose aura moins d'enzymes également"

Si ca ne me surprend pas forcement non plus, je pense qu'il y'a une enorme difference entre une personne mangeant systematiquement et consciemment la meme chose (je parle dans un pays riche , ou il est relativement simple d'avoir une alimentation equilibree) et une personne qui avale des produits OGM sans le savoir. La premiere, a mon sens est responsable de sa situation. Bon apres, on peut toujours pretendre qu'on sait jamais ce qu'il y'a dans nos assiettes et qu'on regarde jamais la liste des ingredients de toute facon...

Pour revenir sur le theme de la diversite, il me semble que le probleme existait deja bien avant que les OGM aient pu sortir des labos, pour des raisons economiques probablement. Le bon-sens veut qu'on privilegie les especes resistant le mieux aux pesticides, aux variations climatiques, murissant plus rapidement, etc. C'est pas un phenomene recent et il me semble que de nombreuses especes de patates ou pommes ne sont plus vendues depuis bien longtemps dans les supermarches. Et donc plus produites non plus...

Les especes les moins cheres a produire et vendre sont donc naturellement favorisees au detriment des autres. Cette disparition de la diversite n'est donc pas liee specifiquement aux OGM. Mais comme cela reste un choix "rationnel" effectues par des "decideurs" - "De la golden, arrete de m'emmerder avec tes McIntosh et fais moi pousser de la golden bordel!!!! - cela semble moins alarmant, car sous controle.

J'imagine que le phenomene OGM constitue seulement un danger supplementaire pour la diversite des especes.

Louise said...

Par rapport au problème de diversité:

Je me disais (avec moult retard tu m'en excuseras dans ta magnanimité) qu'il y avait une solution efficace et commerciale à ce problème (eh oui, il faut du commercialement rentable, n'en déplaise aux idéalistes).
Il faudrait simplement cesser l'importation à outrance.

voici tous les points positifs que j'y ai vu:
1. le fait de ne plus proposer en grande surface des légumes/fruits importés de trop loin:
-favoriserait la concurrence entre commerçant par la diversité dans ce qui vient de près, et donc encouragerait les locaux à se diversifier leurs espèces et produire de la qualité pour être compétitif,
-éviterait les nocivités dues au transport,
-favoriserait la prise de conscience de l'importance de l'économie et les capacités régionales au regard du reste
-permettrait (merde quoi) aux gens de comprendre qu'en plein hiver il n'y a pas de fraises! NON! Pas de fraises sur la neige du sapin de Noël. Et donc peut-être de comprendre un poil mieux le cycle de la nature et (soyons fous) peut-être le respecter un poil plus.

2./ Cela pourrait réinstaurer un tourisme culinaire de respect, c'est-à-dire cultiver (c'est le cas de le dire) la différence pour mieux chercher la nouveauté.

3./ Au niveau des intermédiaires qui seraient touchés, là il faudrait une étude approfondie. C'est con je n'ai pas les éléments pour me déterminer (et la flemme de faire la longue recherche.. c'est pas pour rien que perso je tiens pas de blog là-dessus).
J'ose concevoir que l'ensemble des peuples est apte à produire suffisamment d'espèces pour subvenir aux besoins du corps humains. Pourquoi j'ose? Parce que si ce n'était pas le cas, alors ces peuples n’auraient pas pu se développer avant l'import-export. Hé; la démonstration par l'absurde.

Quant aux transporteurs, il resterait toute la reconversion régionale. Je ne pense pas qu'ils soient touchés dans une mesure excessive s'ils savent se reconvertir dans le même domaine, mais plus ciblé.

Il resterait quand même la délicate question du trou financier des pays qui profitent des sièges sociaux "plaquette d'or" en accueillant des entreprises de transport par des conditions fiscales attractives.
Il ne resterait que les entreprises régionales.

Quant au commerce des routiers proprement dit, bah là, beuh, aucune idée.
Quel est le genre d'impact des longs voyages sur l'économie des régions traversées? ze sais pas.
-des frais d'entretien en tout cas
-des frais médicaux à plus ou long terme sur les populations
-des rentrées pour les taxes carburant (quoique la plus gde partie de la TVA est déductible si la société de transport est en offshore)
- les retombées positives sur le commerce "de passage" (hôtel, logement en gros, bouffe, prostitution, jeux)


mmhm... voilà j'ai pas eu le temps de penser plus loin.

Mais je soutiens avec foi (sans fondement peut-être) le commerce de proximité. Pour moi la seule solution de promouvoir la diversité des espèces (c'est de là que j'étais partie quand même...)

Alors attention, je ne dis pas qu'il faut revenir au moyen-âge et que les Népalais arrêtent de cultiver des patates sous pretexte que c'est des suisses qui ont développé une espèce résistante à 4'000/5'000 mètres. Non, les espèces qui poussent à ailleurs, il faut les conserver dans cet ailleurs; pour moi c'est un point positif de la mondialisation.
Simplement arrêter d'importer/exporter à outrance le produit fini alors qu'on peut le cultiver dans la région.
Genre les pommes: quel intérêt à importer des pommes du sud de l'italie alors qu'il en pousse des tout aussi bonne pour la santé dans nos régions (quoique pour la GB je sais pas... là je suppose sans vérification)


Il n'y a rien de plus débile qu'acheter bio systématique, si c'est pour prendre des salades bio provenant d'Espagne.